Scham ist nicht in erster Linie als intrasubjektives, sondern als intersubjektives Geschehen, als Drama der Enthüllung und Verwerfung vor dem »Blick des Anderen« zu verstehen. Sie erscheint in zwei Formen: der Scham der passiven Enthüllung und der Scham der scheiternden Hybris. Um den inneren Zusammenhang beider zu verstehen, muß den Ursprüngen bis zurück zur »Proto-Scham« nachgegangen werden: frühen »ungerechten« Verletzungen, die seit je als schmerzliche Erziehungsmittel dienen. Das Subjekt reagiert mit Aufspaltung und Verbergung sowie dann auch mit dem Wagnis, sich hierüber wieder zu erheben. Beides birgt die Gefahr, sich in aktuellen Beschämungserlebnissen dem Schmerz ursprünglicher Verwerfung erneut ausgesetzt zu finden.
The two faces of shame
Essentially, shame needs to be understood as an intersubjective rather than an intrasubjective process, a drama of disclosure and dislocation played out »in others’ eyes.« It takes two forms: the shame of passive disclosure and the shame of abortive hubris. To understand the connections between these two forms, we have to investigate the origins all the way back to »proto-shame« in the shape of early, »unjust,« and hence painful injuries inflicted since time immemorial as methods of upbringing. The subject reacts first by splitting them off and concealing them, then by venturing to elevate itself above them. In subsequent shame-inducing situations, both these responses involve the risk of finding oneself exposed once again to the original dislocation.
Les deux visages de la honte
Il faut comprendre la honte en premier lieu non pas comme un processus intrasubjectif, mais comme un processus intersubjectif, comme le drame du dévoilement et du rejet devant »le regard de l’Autre«. Elle apparaît sous deux formes: la honte du dévoilement passif et la honte de l’échec de l’hybris. Pour comprendre le rapport intrinsèque entre les deux, il faut remonter aux origines, jusqu’au proto affect de honte: les blessures précoces »injustes« qui servent depuis toujours de moyen éducatif douloureux. Le sujet réagit par clivage et dissimulation et, ensuite aussi, en prenant le risque de se soulever au-dessus de cela. Les deux réactions comportent le risque de se retrouver à nouveau exposé à la douleur du rejet originaire dans les expériences actuelles de honte.
In der vorliegenden Arbeit wird versucht, Groll, Scham und Zorn als narzißtische Zustände anhand der Rolle des Blicks zu differenzieren. Während im Groll der Blick anklagend von unten nach oben gerichtet ist, sieht sich der Beschämte einem Objekt gegenüber, das in demütigender Absicht auf ihn herabblickt. Im Zorn hingegen ist der Blick verurteilend von oben nach unten gerichtet. Alle drei Gefühlszustände können zum Ausgangspunkt pathologischer Persönlichkeitsorganisationen werden. Anhand von klinischen Beispielen werden Abwehrbewegungen und Übergänge zwischen diesen Positionen beschrieben. Dabei kann die Richtung des Blicks umgekehrt werden und das Auge wird jetzt dazu benutzt, um in den anderen einzudringen und ihn zu kontrollieren. Ebenso wie Groll und Scham kann Zorn dazu dienen, depressive Konflikte zu umgehen. Durch das Vorherrschen dieser Gefühle werden Wiedergutmachungsbestrebungen blockiert, was zur Chronifizierung von Rückzugszuständen beiträgt. Der Autor diskutiert einige der daraus resultierenden behandlungstechnischen Probleme. Während bei Groll und Scham die Themen Gerechtigkeit und Verletzung eine wichtige Rolle spielen, scheinen dem Zorn fundamentalistische Überzeugungen moralischer oder religiöser Art zugrunde zu liegen. Abschließend werden Demut, Verehrung und Zerknirschung als Abwehrformen von Zorn beschrieben.
Grievance, shame and wrath. Reflections about the differentiation of narcissistic states of mind
The author examines the role of gaze in narcissistic states like grievance, shame and wrath. Whilst in grievance gaze is directed in an accusing way upwards, the ashamed person feels humiliated by an observing object which looks down at him. In wrath the subject takes a superior position and looks down at others in a condemning way. All three states of mind may become building blocks of pathological organisations of the personality. Clinical material is presented to examine the defensive manoeuvres and transitions between the three positions. Sometimes the direction of gaze is reversed and the eye may then be used as a a means to enter the object and to control it. Like grievance and shame, wrath often serves to evade the conflicts of the depressive position. The predominance of these conditions is an obstacle to reparation and may therefore contribute to chronic withdrawal and the construction of psychic retreats. Some of the clinical problems which arise from this situation are being discussed. Whereas hurt and injustice play a major role in grievance and shame, wrath seems to be based on fundamentalist belief systems of either a moral or a religious kind. To conclude, humility, worship and contrition are described as defensives against wrath.
Rancœur, honte et colère – réflexions sur la différenciation des états narcissiques
Le travail ci-dessous essaie de différencier, à l’aide du rôle du regard, la honte et la colère en tant qu’états narcissiques. Alors que dans la rancœur, le regard se déplace de manière accusatrice du bas vers le haut, la personne couverte de honte se retrouve face à un objet qui le regarde de haut dans l’intention de l’humilier. Dans la colère, en revanche, le regard se déplace du haut vers le bas en condamnant. Ces trois états émotionnels peuvent devenir le point de départ pour des organisations pathologiques de la personnalité. A l’aide d’exemples cliniques, l’auteur décrit les mouvements de défense et les passages entre ces positions. La direction du regard peut être inversée et l’œil est alors utilisé pour pénétrer l’autre et de le contrôler. Tout comme la rancœur et la honte, la colère peut servir à gérer des conflits dépressifs. En raison de la prédominance de ces sentiments, les efforts de réparation sont bloqués, ce qui contribue à rendre chroniques des états de retrait. L’auteur discute certains des problèmes qui en résultent pour la technique thérapeutique. Alors que dans la rancœur et la honte, ce sont les thèmes de la justice et de la blessure qui jouent un rôle important, la colère semble se fonder sur des convictions fondamentalistes d’ordre moral ou religieux. Enfin, l’auteur décrit l’humilité, l’adoration et la contrition comme formes de défense contre la colère.
Gefühle von Beschämung und Scham spielen in der Adoleszenzentwicklung eine große Rolle. Körperliche Veränderungen und der sexuelle Triebschub eröffnen einerseits neue Entwicklungshorizonte und sind andererseits regelmäßig angst- und schambesetzt. In dieser Arbeit werden zunächst die von Wurmser beschriebenen Themenschwerpunkte, auf die sich Schamaffekte beziehen, in ihrer Relevanz für die Adoleszenzentwicklung dargestellt. Unterschiedliche Formen der Organisation und Abwehr von Schamgefühlen werden anhand von Fallvignetten erläutert. Gewalt, Idealisierung von Gruppennormen und exhibitionistische Reaktionsbildungen werden im Jugendalter häufig zur Abwehr von Scham eingesetzt und können in schwer pathologische Entwicklungen münden. Der Autor nimmt abschließend kritisch zu der Frage Stellung, inwiefern Schamaffekte, die zwar dynamisch gerade in der Adoleszenz eine große Wirksamkeit entfalten, jedoch meist weitgehend bewußt oder prinzipiell bewußtseinsfähig sind, überhaupt einer Psychoanalyse bedürfen.
»Oh Dad, you’re just so embarrassing!« Defence against shame, control of affect and narcissistic stability in adolescent development
Feelings of shame and being shamed play a large role in the development of adolescence. Changes in the body and the explosion of sexual drives on the one hand open up new developmental horizons but they are, on the other hand, regularly cathected with fear and shame. In this paper, first, the main themes to which feelings of shame – as described by Wurmser – are attached, are described in their relevance for the development of adolescence. Violence, idealization of group norms and exhibitionist reaction-formations are frequently used in adolescence as defences against shame and can lead to severely pathological developments. In the conclusions the author takes up a critical position on the question of the extent to which feelings of shame – which particularly in adolescence develop such dynamic effect and yet are generally largely conscious or in principle accessible to consciousness – in fact require psychoanalytical treatment.
»Oh papa, tu me fais tellement honte …«. Défense contre la honte, contrôle des affects et stabilité narcissique dans le développement de l’adolescence
Les sentiments d’être couvert de honte et de honte jouent un rôle important dans le développement de l’adolescence. Les transformations du corps et la poussée de la pulsion sexuelle ouvrent, d’un côté, de nouveaux horizons mais, de l’autre, elles sont régulièrement investies de honte. L’article présente d’abord les principaux thèmes, décrits par Wurmser, se rapportant aux affects de honte, eu égard à leur importance pour le développement de l’adolescence. Les différentes formes d’organisation et de défense contre les sentiments de honte sont expliquées à l’aide d’exemples de cas. Pendant l’adolescence, la violence, l’idéalisation des normes de groupe et les formations de réactions exhibitionnistes sont souvent utilisées comme défense contre la honte et peuvent aboutir à des développements gravement pathologiques. Enfin, l’auteur prend position de manière critique sur la question de savoir dans quelle mesure les affects de honte qui, certes, sur le plan dynamique, déploient une grande efficacité notamment pendant l’adolescence, mais qui sont en grande partie conscients ou par principe accessible à la conscience, nécessitent une psychanalyse.
Sozialwissenschaftliche Theorien unterscheiden heute zwischen dem reaktiven und dem proaktiven Typ aggressiven Verhaltens. Daneben gibt es eine Gruppe von Gewalttätern, die »intrinsisch« motiviert zu sein scheinen, weil sie ohne ein erkennbares äußeres Ziel sehr aggressiv handeln. Empirische Befunde und langjährige Erfahrungen in der Arbeit mit diesen Jugendlichen und Heranwachsenden unterstreichen zunächst die Eigenständigkeit dieses Typs. Eine Untersuchung der bewußten und unbewußten Handlungsmotive zeigt aber, daß auch der »intrinsische« Gewalttäter insofern reaktiv handelt, als er auf früh erlittene Verletzungen reagiert, von denen er sich projektiv-identifikatorisch zu entlasten sucht. Viele dieser gewalttätigen Jugendlichen und Heranwachsenden sind voller Selbstverachtung. Sie ziehen mit einem diffusen Groll durch die Welt und suchen fast beliebige Opfer, an denen sie sich »rächen« können. Der Autor nennt sie »ressentimentgeladene Gewalttäter«.
Resentment and violence
Present-day sociological theories distinguish between reactive and proactive types of aggressive behavior. But there is another group of violent criminals who appear to be »intrinsically« motivated because they act in an extremely aggressive manner without any identifiable external objective. Initially, empirical findings and years of experience with youngsters and adolescents of this kind strongly suggest that they do indeed represent a distinctive type. But investigation of the conscious and unconscious motives for such behavior indicates that in fact »intrinsic« perpetrators of this kind are also reactive. For them, violence is a response to injuries inflicted at an early stage. Many of these violent youngsters and adolescents are full of self-contempt. They go through life nursing an ill-defined grudge and looking for more or less random victims they can »avenge« themselves on. It is here that the connection between resentment and violence manifests itself.
L’auteur d’actes de violence, chargé de ressentiments
Aujourd’hui, les théories issues des sciences sociales distinguent entre le type réactif et le type proactif de comportement violent. A côté d’eux apparaît un groupe d’auteurs d’actes de violence qui semblent être motivés de manière »intrinsèque« parce qu’ils agissent avec beaucoup de violence sans but extérieur apparent. Les résultats empiriques et les expériences de longue date dans le travail avec ces adolescents et mineurs mettent d’abord en relief le caractère propre de ce type. Or, une analyse des motifs conscients et inconscients de l’action montre que l’auteur de type »intrinsèque« d’actes de violence agit aussi de manière réactive, dans la mesure où il réagit à des blessures subies très tôt, dont il cherche à se décharger de façon projective-identificatrice. Beaucoup de ces adolescents violents sont plein de mépris de soi. Ils parcourent le monde, remplis d’une rancœur diffuse et cherchent des victimes, quasiment n’importe lesquelles, sur lesquelles ils peuvent se »venger«. On pourrait les appeler des »auteurs d’actes de violence, chargés de ressentiments«.
Anhand von Beispielen zur Einschüchterung enger Bezugspersonen durch antizipierte körperliche oder verbale Aggression erweitert dieser Beitrag die Konzepte der Spaltung und der projektiven Identifizierung dahingehend, daß diese Abwehrmechanismen auch durch verdeckte Scham ausgelöst werden können und hierbei einen Versuch darstellen, kränkende Scham abzuwenden. Der Begriff Scham bezeichnet nicht nur einen Affekt, sondern auch das Ergebnis eines Konflikts mit dem Ich-‧Ideal. In einer Psychoanalyse oder intensiven Psychotherapie drängt eine in der Gegenübertragung wirkende projektive Identifizierung den Analytiker dazu, sich in einen psychischen Zustand zu begeben, den der Analysand, wie sich rekonstruieren läßt, abgespalten hat. Anhand von Beispielen aus der klinischen Praxis wird Einschüchterung als eine Erscheinungsform der projektiven Identifizierung beschrieben. Da die herkömmliche Definition der projektiven Identifizierung von einer a priori rekonstruierten frühkindlichen Vorläuferkonstellation ausgeht, ist ihre Präzision in Zweifel zu ziehen; sie birgt ein hohes Risiko, daß dem Analytiker wesentliche Details der klinischen Situation entgehen. Wenn man jedoch in der konkreten klinischen Situation die Abwehrmechanismen der Spaltung und der projektiven Identifizierung als Anzeichen dafür auffaßt, daß im Gefolge einer narzißtischen Kränkung eine psychische Desorganisation eintritt und Versuche der Wiederherstellung stattfinden, kommen wichtige Dimensionen von Schamkonflikten zum Vorschein, die andernfalls hinter augenfälligeren, von Aggression und Schuldgefühlen bestimmten Konflikten verdeckt bleiben.
Observations on the dynamics of intimidation: splitting and projective identification as defenses against shame
Using as examples intimidation in response to anticipated aggressive physical and verbal attack on intimates, this paper expands the concepts of splitting and projective identification to take into account the instigation of these mechanisms by hidden shame and by seeing the mechanisms as defenses against mortifying shame. ›Shame‹ refers not just to the affect, but to the result of conflict with the ego ideal. In analysis or in intensive psychotherapy, projective identification is detected in the countertransference as pressure to adopt a state of mind that has been inferably split off by the analysand and induced in the mind of the analyst. Clinical vignettes illustrate intimidation as an instance of projective identification. The original description of the mechanisms posited a priori a reconstruction of an antecedent infantile precursor for projective identification, is of dubious accuracy and at high risk of distracting the analyst from appreciating important details of the clinical situation. An understanding of the natural history of splitting and projective identification as mechanisms pointing to processes of breakdown and attempts at restitution after narcissistic injury, reveals important dimensions of shame conflict that are screened by more visible conflicts involving aggression and guilt.
Observations concernant la dynamique de l’intimidation: clivage et identification projective comme manœuvre de défense contre la honte
A l’aide d’exemples d’intimidation des proches par une violence physique ou verbale anticipée, cet article élargit les concepts du clivage et de l’identification projective en soutenant que ces mécanismes de défense peuvent aussi être déclenchés par une honte cachée, constituant alors une tentative pour se protéger contre une honte blessante. Le concept de la honte désigne non seulement un affect mais aussi le résultat d’un conflit avec l’idéal du Moi. Dans une psychanalyse ou une psychothérapie intensive, une identification projective, agissant dans le contre-transfert, pousse l’analyste à se mettre dans un état psychique que l’analysé a clivé, comme on peut le reconstruire. A l’aide d’exemples empruntés à la pratique clinique, l’intimidation est décrite comme une variante de l’identification projective. Etant donné que la définition traditionnelle de l’identification suppose une constellation dans la petite enfance, qui a valeur de précurseur et qui est reconstruite de manière a priori, on peut douter de sa précision; elle contient un grand risque, c’est que des détails essentiels de la situation échappent à l’analyste. Or, quand on conçoit, dans la situation clinique concrète, les mécanismes de défense du clivage et de l’identification projective comme signes du fait que, suite à une blessure narcissique, se produit une désorganisation psychique et qu’il y a des tentatives de rétablir l’organisation, apparaissent alors des dimensions importantes de conflits de honte qui, autrement, restent cachées derrière les conflits plus manifestes, marqués par la violence et les sentiments de culpabilité.
Klinisch wie literarisch haben wir es oft mit einer relativ typischen Abfolge von stark pathogenen Affektzuständen zu tun, ja einer Art von Entwicklungslinie: 1. Beziehungstraumata von Beschämung und Sich-verraten-Fühlen; 2. Wunsch nach Vergeltung; 3. Bebrütung der aus Hilflosigkeit und Ohnmacht blockierten Rachewünsche in Form eines giftigen Ressentiments; 4. Ausbrechen der Rachsucht und der sadistischen Freude daran, anderen Scham und Qual zuzufügen und sie zu verraten; 5. Provokation von Bestrafung und tieferer Schmach, in einer in Zerstörung endenden Spirale von Schuld und Scham. 6. Als Gegenmacht kann es zu Liebe und Achtung und zur Grundhaltung der Versöhnlichkeit kommen. Für eine genauere Betrachtung werden drei Formen der Dialektik herausgegriffen: 1. Scham und Verrat, 2. Ressentiment und Rache, 3. Schuld und Verzeihung. Einige Aspekte dieser Sequenz und ihrer Dialektik werden durch die Behandlung eines Patienten aus einer Familie von Holocaust-Überlebenden illustriert. Im Zentrum der Falldarstellung steht ein schwerstes Familientrauma mit massiver Demütigung und Verlust, das unvermeidlich Probleme von Rache und Ressentiment aufwirft und zu Fragen von Verzeihung und Versöhnung führen muß.
Shame, revenge, resentment, and forgiveness
A rather typical sequence of pathogenic affect states, a kind of developmental line, observed both clinically and literarily, is the topic of the article: 1. relational traumata of shaming and betrayal; 2. wishes for retribution; 3. these wishes are blocked by helplessness and turned into a poisonous resentment; 4. eruption of vindictiveness and sadistic pleasure in inflicting shame and tormenting and betraying others; 5. provocation of punishment and deeper disgrace, in a spiral of shame and guilt, ending in destruction. 6. As great counterforce, there may be love, respect, and forgiving, and a basic attitude of reconciliation. Three forms of dialectic are selected for a more detailed study: 1. shame and betrayal; 2. resentment and revenge; and 3. guilt and forgiving. Some aspects of this sequence and the dialectics are illustrated by the treatment of a patient who stems from a family of Holocaust survivors. The case presentation comprises the themes of most massive family traumatization with extreme humiliation and loss, inevitably giving rise to problems of revenge and resentment and leading to questions of forgiveness and reconciliation.
Honte, vengeance, ressentiment et pardon
Tant sur le plan clinique que littéraire, nous avons souvent à faire à une succession relativement typique d’états affectifs, fortement pathologiques, voire à une sorte de ligne de développement: 1. Traumatismes relationnels d’être couvert de honte et de se sentir trahi; 2. Désir de revanche; 3. De tels désir de vengeance sont bloqués par l’impuissance et le désarmement et couvés sous la forme d’un ressentiment haineux; 4. Eclatement de la soif de vengeance et du plaisir sadique de rendre honteux et de tourmenter d’autres gens et de les trahir; 5. Provoquer la punition et une honte profonde dans une spirale de culpabilité et de honte, qui se termine par la destruction. A titre de grande puissance antagoniste, il peut y avoir l’amour, le respect et le pardon et une attitude fondamentalement réconciliatrice. Pour une considération plus précise, l’auteur choisit trois formes de dialectique: 1. Honte et trahison, 2. Ressentiment et vengeance, 3. Culpabilité et pardon. Certains aspects de cette séquence et des dialectiques sont illustrés par la thérapie d’un patient issu d’une famille de survivants de la Shoah. La présentation du cas comprend les thèmes du traumatisme familial gravissime avec une humiliation massive et une perte qui pose inéluctablement le problème de la vengeance et du ressentiment, et doit conduire aux questions du pardon et de la réconciliation.
Die südafrikanische Wahrheits- und Versöhnungskommission gilt als beispielhaft für die kollektive Bearbeitung gesellschaftlicher Traumatisierungen. Die Herausforderungen dieser Bearbeitung – oszillierend zwischen Heilung, Bestrafung und Versöhnung – verweisen auf einen um die Schuldfrage kreisenden Konflikt. Der Artikel untersucht das südafrikanische Modell gesellschaftlicher Bearbeitung von politisch bedingten Traumatisierungen anhand ausgewählter Anhörungsausschnitte. Es wird der Frage nachgegangen, ob und wie auch kollektive Vergangenheitsbearbeitung mit der Freudschen Trias von »Erinnern, Wiederholen und Durcharbeiten« verstanden werden kann und welche institutionellen und diskursiven Zugänge sich im südafrikanischen Beispiel beobachten lassen. Eine Untersuchung der manifesten und latenten Bearbeitungsebenen verdeutlicht eine paradoxale Aufladung der gesellschaftlichen Erinnerungsarbeit in Südafrika, die spezifische Abwehrformen für die sozialen Konflikte notwendig machte.
Memory as collective repetition: Thoughts on the way society comes to terms with the past, exemplified by the South African Truth and Reconciliation Commission
The South African Truth and Reconciliation Commission is widely regarded as an exemplary instance of the attempt to come to terms collectively with societal traumas. The challenges involved in this approach – oscillating as it does between healing, penalization, and reconciliation – are connected with a conflict revolving around the question of guilt. The article draws upon selected excerpts from hearings to investigate the South African model for coming to terms with politically conditioned traumas. It inquires whether and how collective attempts to cope with the past can be understood in terms of the three stages posited by Freud – »remembering, repeating, working through« – and discusses the institutional and discursive approaches observable in the South African example. Investigation of the manifest and latent levels at which such attempts take place reveals that, in South Africa, memory work is charged in a paradoxical way, making specific forms of defense necessary in coming to terms with the social conflicts involved.
La répétition collective du souvenir. Réflexions sur l’élaboration sociale du passé à l’aide de l’exemple de la commission »réconciliation et vérité« en Afrique du Sud
La commission »réconciliation et vérité« en Afrique du Sud est considérée comme un modèle d’élaboration collective des traumatismes sociaux. Les défis de cette élaboration – oscillant entre la guérison, la punition et la réconciliation – renvoient à un conflit qui tourne autour de la question de la culpabilité. L’article analyse le modèle sud-africain de l’élaboration social des traumatismes dus à la situation politique à l’aide d’extraits choisis des auditions. L’auteur traite la question de savoir si et comment l’élaboration collective du passé peut également être comprise à l’aide de la triade freudienne »remémorer, répéter et perlaborer« et quelles voies d’accès institutionnelles et discursives on peut observer dans l’exemple sud-africain. Une analyse des niveaux manifestes et latents de l’élaboration met en évidence une tension paradoxale du travail de remémoration sociale en Afrique du Sud qui a rendu nécessaire des formes de défense spécifiques pour les conflits sociaux.
Der Artikel stellt das Forschungsprojekt Geschichte und Erinnerung dar. Durch ein interdisziplinäres Team wurden Interviews mit Anhängern des Nationalsozialismus durchgeführt und tiefenhermeneutisch ausgewertet. Das methodische Vorgehen (Analyse der Gegenübertragungen) und die Forschungsergebnisse werden zusammengefaßt. Marks leitet eines der Ergebnisse her: den Zusammenhang zwischen Scham und Nationalsozialismus. Ausgehend von grundlegenden Informationen über Scham, ihre Entwicklung und Abwehrformen, wird exemplarisch ein Ausschnitt aus einem Interview mit einem ehemaligen Hitler-Anhänger analysiert. Daraus wird die These abgeleitet, daß viele Deutsche den Versailler Vertrag, die Kriegsniederlage, Schulden, Armut, Arbeitslosigkeit und Geldentwertung der Weimarer Republik als beschämend erlebten. Diese Gefühle vermochte der Nationalsozialismus zu instrumentalisieren, indem er seinen Anhängern Schamabwehr anbot und legitimierte; u. a. dadurch, daß Juden und Regimekritiker beschämt, verachtet, ausgeschlossen und vernichtet wurden. Abschließend thematisiert Marks die Nachwirkungen der ›deutschen Scham‹ für die bundesrepublikanische Gesellschaft.
Nazism and shame defense
The article describes a research project titled History and Memory. In this project an interdisciplinary team interviewed adherents of National Socialism (Nazism) and evaluated the results on the basis of a deep-hermeneutical approach. The methods used for this purpose (analysis of countertransferences) and the overall outcome are outlined. Marks focuses on one of the outcomes: the connection between shame and Nazism. Proceeding from essen‧tial information on shame, its development, and its defense forms, the author analyzes an excerpt from one of the interviews with a former supporter of Hitler. This analysis substantiates the thesis that many Germans experienced the Treaty of Versailles, the defeat in the First World War, debt, poverty, unemployment, and the currency devaluation in the Weimar Republic as shameful. Nazism was able to instrumentalize these feelings by offering its supporters shame defense and legitimizing it at the same time, notably by shaming, despising, shunning, and destroying Jews and critics of the regime. Finally, Marks discusses the after-effects of »German shame« on society in the Federal Republic.
Nazisme et défense contre la honte
L’article présente le projet de recherche »histoire et mémoire«. Une équipe interdisciplinaire a mené et évalué, selon l’herméneutique profonde, des entretiens avec des partisans du nazisme. L’article résume l’approche méthodologique (l’analyse des contre-transferts) et les résultats des recherches. Marks déduit un des résultats: le rapport entre la honte et le nazisme. En partant des informations fondamentales sur la honte, son développement et ses formes de défense, l’auteur analyse, à titre d’exemple, un extrait d’un entretien avec un ancien partisan de Hitler. Il en déduit la thèse que beaucoup d’allemands ont vécu comme une honte le traité de Versailles, la défaite, les dettes, la pauvreté, le chômage et la dépréciation monétaire pendant la République de Weimar. Le nazisme a su instrumentaliser ces sentiments en offrant à ses partisans une défense contre la honte et en la légitimant; entre autre en couvrant de honte, en méprisant, en excluant et en exterminant les juifs et les opposants au régime. Pour conclure, Marks thématise les séquelles de la »honte allemande« pour la société de la République fédérale.
Zunächst wird behauptet und exemplarisch belegt, daß »Verachtung« bei der Bestimmung strafrechtlicher Sanktionen eine bedeutende Rolle spielt und daß dies gesetzwidrig ist, weil vom gesetzlichen Modell des Strafgesetzbuches abweichend, das Schuld und in zweiter Linie Gefährlichkeit als bestimmendes Moment für Strafe und, weitergefaßt, strafrechtliche Sanktionen zuläßt. Daran schließen sich Überlegungen dazu an, warum dies gesetzwidrige Eindringen ins Strafrechtssystem unbenannt und unerörtert bleibt, welche Funktionen und Effekte eine »Politik der Verachtung« hat und welche Rolle dabei die Strafjustiz als Produktionsstätte gesellschaftlicher Unbewußtheit spielt. Konsequenzen und Gefahren für eine rechtsstaatliche Demokratie werden angesprochen. Die psychoanalytische Betrachtung fundiert die These, daß das Gesetz aus guten Gründen die Verachtung nicht legitimiert, d. h., Verachtung im Strafjustizsystem nicht nur gesetz-, sondern auch rechtswidrig ist und es rechtlich geboten ist, dem Gesetz zu folgen. Damit dies möglich wird, ist psychoanalytische Unterstützung erforderlich, insbesondere durch Förderung der Professionalität der JuristInnen.
Contempt for the culprit and its effect on sentencing practice
The author begins by asserting that »contempt« plays a significant role in decisions on the sentences to be meted out to criminals, substantiating this assertion with reference to examples. Such a phenomenon is in conflict with the legal model on which the Penal Code is grounded, which defines punishment and sentencing in terms first of guilt and secondly of potential threats to society. Subsequently the author inquires into the reasons why this unlawful distortion of the penal system has remained unidentified and hence unaddressed, proceeding from there to discuss the functions and effects of a »policy of contempt« and the role played by penal jurisdiction as a source of social unconsciousness. Consequences and hazards for democracy and the rule of law are indicated. The psychoanalytic viewpoint substantiates the fact that the law has very sound reasons for not legitimizing contempt. In penal jurisdiction, contempt is not only unlawful but also unethical: acting in accordance with the law is an ethical imperative. To ensure compliance with this imperative, psychoanalytic support is required, notably to enhance the professionalism of lawyers and judges.
Le mépris pour l’auteur du crime est la base pour fixer la peine
L’auteur affirme et justifie empiriquement que le »mépris« joue un rôle important dans la détermination des sanctions pénales et que cela est contraire à la loi parce que c’est s’écarter du modèle légal du code pénal qui admet la culpabilité et en deuxième lieu la dangerosité comme élément déterminant de la peine et d’autres sanctions pénales. Ensuite, l’auteur développe des réflexions sur la question de savoir pourquoi cette intrusion contrairement à la loi dans le système pénal n’est à ce jour ni évoquée ni discutée, sur la question de savoir quelles sont les fonctions et les effets d’une »politique du mépris« et quel rôle y joue la justice pénale comme lieu de production de l’inconscient social. L’auteur aborde les conséquences et les dangers pour une démocratie fondée sur l’Etat de droit. La considération psychanalytique se fonde sur la thèse que c’est pour de bonnes raisons que la loi ne légitime pas le mépris, c’est à dire que dans le système de justice pénale le mépris est non seulement contraire à la loi, mais aussi au droit et que, juridiquement, il faut obéir à la loi. Pour que cela soit possible, un soutien psychanalytique est nécessaire, notamment en favorisant le professionnalisme des juristes.
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